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La matrice de compétences et de polyvalence, que l’on peut également appeler la matrice de polycompétences, est un tableau qui donne une visibilité sur les aptitudes disponibles ainsi que les besoins en compétences dans une entreprise.
Cet outil est destiné aux managers qui souhaitent évaluer et développer les compétences de leurs équipes afin d’assurer la croissance d’une activité ou d’un projet.
Avoir une visibilité sur ses compétences et ses ressources permet de prendre des décisions stratégiques dans le but de favoriser le développement de la polyvalence.
C’est cette même polyvalence qui constitue, en partie, la robustesse des compétences d’une organisation et donc un enjeu pour l’entreprise.
Nous verrons en quoi faire usage de la grille de polyvalence constitue un intérêt pour les managers mais également pour l’organisation dans son ensemble. Dans un premier temps, focalisons-nous sur les enjeux que constitue l’utilisation de la matrice de compétences pour le secteur industriel.
La grille de compétences est très utilisée dans le secteur de l’industrie pour plusieurs raisons :
Réglementation et qualité
Maintien des expertises et compétences critiques
Un sujet phare dans l’industrie est de chercher à atteindre l’excellence opérationnelle. Ce terme désigne la capacité d’une entreprise à atteindre ses objectifs en optimisant au maximum les ressources disponibles et les processus mis en place.
Assurer le maintien des expertises et compétences critiques sont des critères précieux de l’excellence opérationnelle.
Ainsi, effectuer un suivi régulier permet de vérifier que l’entreprise détient les ressources nécessaires afin de répondre aux exigences et objectifs fixés en amont.
Dans ce cas d’usage précis, les tableaux de polyvalence sont des outils très efficaces pour réaliser un suivi et évaluer le niveau de compétences des collaborateurs par activité.
Suivi des habilitations
Les matrices de compétences, réalisées sous un autre angle, permettent également d’avoir un suivi des compétences certifiantes / réglementaires et des habilitations en fournissant les informations suivantes :
Des actions peuvent être menées suite à l’analyse de la matrice telles que des formations à assigner afin d’éviter l’obsolescence des habilitations.
Le suivi des habilitations est capital pour maintenir un niveau d’expertise requis et assurer le bon déroulement des processus propres à chaque activité.
Pour conclure, la matrice de compétences et polyvalence est un levier stratégique à actionner pour garder le contrôle sur ses ressources, maîtriser les potentiels aléas et obtenir un avantage concurrentiel dans le secteur industriel.
Le principal enjeu pour un manager est de garantir dans ses équipes une disponibilité constante en ressources et compétences requises pour assurer la qualité des livrables.
Supposons qu’un collaborateur ayant une compétence unique et essentielle pour le bon fonctionnement d’un processus dans l’entreprise soit absent. Sans identification de ce risque au préalable et une incapacité de remplacement sur cette aptitude précise, le processus se retrouve freiné.
Grâce à la grille de compétences, le manager peut identifier les compétences manquantes et mener des actions afin de réduire le fossé entre les compétences nécessaires et les compétences attribuées à un domaine d’activité.
On peut distinguer 3 principaux enjeux RH pour une organisation : la GPEC, la mobilité interne et la formation :
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La GPEC
Cartographier les compétences de l’ensemble des collaborateurs sous forme de matrices apporte une vision globale des ressources disponibles à un instant T et des futurs besoins en compétences dans la société.
Une stratégie de GPEC ou Workforce Planning est alors mise en place et menée par le département RH dans la majorité des cas.
La mobilité interne
Les grilles de compétences peuvent également favoriser la redistribution des talents au sein de l’organisation, on parle alors de mobilité interne.
Prenons l’exemple d’un employé doté de la compétence “A” et travaillant au sein du département “A”. Le département “B” a besoin de cette compétence “A” car un manque a été identifié avec la matrice des compétences.
Cet employé, selon ces appétences, peut-être redirigé vers le département “B” afin d’apporter son expertise et combler le besoin.
La formation
La meilleure solution pour développer la polyvalence du personnel est la formation. Il est ainsi fortement recommandé pour un employeur de mettre en place un plan de développement des compétences.
Mettons-nous à présent dans la peau d’un chef de département et voyons ensemble les différentes étapes à suivre pour réaliser une matrice de compétences.
Avant de commencer à construire la matrice de compétences, il faut réunir plusieurs informations :
Une fois ces données réunies, nous pouvons commencer à élaborer notre matrice de compétences et de polyvalence.
Le tableau se constitue de la façon suivante :
La première colonne du tableau constitue “les requis” c’est-à-dire le besoin théorique en nombre de personnes compétentes par activité.
Une seconde colonne peut également être intégrée pour donner une visibilité globale sur le nombre actuel de collaborateurs compétents par activité.
Confronter la colonne 1 et 2 permet ainsi d’avoir un aperçu sur les manques en ressources et compétences par activité.
Dans chaque case se trouve le niveau d’expertise de la personne à un instant T.
Pour le définir, il faut utiliser un langage commun en interne, le plus simple et précis possible afin qu’il soit compris par toutes les personnes susceptibles d’utiliser ce tableau.
Voici une bonne pratique à ce sujet :
Concernant la première colonne du tableau, il suffit de quantifier le nombre de personnes compétentes requises par activité.
Pour la seconde colonne, il faut quantifier le nombre actuel de compétences par activité.
Exemple : compétence “Conduite de système industriel”.
Colonne 1 “requis” : 2 E et 1 O
Colonne 2 “actuel” : 1 E et 1 O
Cet exemple très simple montre qu’il manque actuellement 1 personne de niveau d’expertise E sur la compétence “Conduite de système industriel”.
Il est également recommandé d’utiliser un code couleur pour s’y retrouver plus facilement, par exemple :
Libre à chacun d’utiliser le code couleur et le langage de son choix pour remplir une matrice de compétences et de polyvalence.
Une fois le tableau terminé, il convient de l’analyser et d’observer les besoins manquants par activité afin de mettre en place un plan d’action.
Ce plan d’action s’articule généralement autour de 2 axes :
Nous venons de voir les différentes étapes à suivre pour construire une matrice de compétences et de polyvalence.
Concernant l’outil utilisé pour réaliser une matrice, la plupart des managers utilisent Excel qui est un très bon logiciel pour ce cas d’usage. En revanche, Excel comporte quelques limites à ce sujet qu’il faut connaître.
La gestion des compétences est un sujet très vaste et difficile à appréhender pour les organisations. Il existe des logiciels dédiés à cette discipline. Voici plusieurs raisons qui peuvent pousser à réaliser ses matrices de compétences sur un logiciel dédié plutôt qu’Excel :
Un logiciel de gestion de compétences permet de mettre à jour automatiquement la matrice contrairement à Excel.
Utiliser Excel nécessite d’actualiser la base de données manuellement ce qui représente une tâche longue et fastidieuse. De plus, si le fichier n’est pas mis à jour régulièrement, la matrice deviendra alors très vite obsolète.
Contrairement à un logiciel de gestion des compétences, Excel n’est pas outil collaboratif. Le partage de documents et d’informations est plus difficile.
Grâce à un outil dédié, il est possible au sein de la même plateforme de définir des actions pour chaque processus, notamment :
On constate que le suivi des compétences est réalisé par des opérationnels (manager). Sur un logiciel dédié, les données provenant du terrain peuvent être utilisées sur le même outil à des fins RH (GPEC / Gestion de carrières, analyse de bassins de ressources).